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— Voyons, repris-je. N’ayez pas peur. J’ai tout mon bon sens. Mais c’est vrai, je suis riche.

Je lui contai alors mes ennuis d’argent, mes aspirations, ma brusque résolution et la chance extraordinaire qui m’avait souri. Quand j’eus terminé, elle me félicita sans arrière-pensée. Je lui dis encore que je voulais lui faire partager mon heureuse fortune en lui offrant ce qu’elle désirerait pour son futur ménage, et, qu’en souvenir de ce joyeux soir, nous irions choisir ensemble la barrette de perles dont elle avait si grande envie. Elle ne savait comment me remercier et, moi, j’étais ravie d’être à la source de tant de joie.

La première effervescence apaisée, je me redressai et lançai avec emphase :

— Il ne me reste plus qu’à aller demander monsieur Gustave Chaplène en mariage.

Pauline sursauta, puis sourit.

— C’est vrai, vous remplissez maintenant les conditions requises.

— Oui, mais il faudrait le lui faire savoir.

— Ce sera chose facile, assura Pauline.

Mes sourcils se relevèrent en un point d’interrogation. Pauline, amusée, poursuivit :

— Mais oui, je le répète, chose facile. Mon chef de service est très gentil, très bienveillant, surtout avec moi, car il connaît papa. Je lui parlerai.

Je m’exclamai, effarouchée :

— Ne me nommez pas, pour l’amour du ciel !

— Quelle recommandation superflue ! Je dirai tout simplement qu’une jeune fille riche a vu monsieur Gustave Chaplène, l’a trouvé tout à fait à son goût et ne demanderait pas mieux que de l’épouser.

— C’est bizarre, répondis-je, gênée ; les choses,

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