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Vous avez un ancêtre Viking, je vous le certifie, ou les lois de l’atavisme seraient en déroute.

— C’est possible, mais je crois plutôt que c’est mon prénom qui est la cause de toutes ces influences occultes.

— Ah ! que vous m’amusez avec cette histoire de nom ! Je suppose que vous épouserez quelqu’un qui aura, lui aussi, un nom prédestiné…

— Oui, ripostai-je. Il s’appellera Olaf ou Haakon.

— Et s’il s’appelait tout bonnement Gustave ?

— Cela manque d’élégance pour l’époque. Axel serait mieux.

— J’en conviens, mais pour l’état civil, cela n’a aucune importance et pour l’intimité vous n’aurez que l’embarras du choix.

Et nous nous quittâmes en riant.

Les mois passèrent. Un soir, je tricotais au coin du feu en compagnie de Pauline qui était venue passer la soirée avec moi. Nous ne parlions guère, simplement heureuses d’être l’une près de l’autre dans un décor agréable, loin des machines à écrire et des fichiers. Tout à coup, Pauline lança, sans quitter des yeux ses aiguilles :

— Ma chère Ila, j’ai aperçu cet après-midi quelqu’un qui… qui vous conviendrait parfaitement. Je sens que vous l’aimeriez. Il s’appelle Gustave.

— N’allez pas plus loin ! m’écriai-je en riant.

— Écoutez-moi… c’est un ami de mon chef de service. Quelle profession a-t-il, je n’en sais rien. Je suis sortie du bureau dès qu’il y est entré, mais je l’ai jugé extrêmement bien.

— Le coup de foudre !

— Pour vous… oui.

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