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cinéma !… cinéma !…

— C’est un épisode gracieux. Il y a de ces petites aventures sans lendemain.

— Vous avez raison.

Les deux hommes, qui s’étaient rencontrés au coin d’une rue par hasard, se quittèrent pour aller à leurs propres affaires.

Laroste aurait voulu revoir Claudine pour savoir ce qu’elle devenait depuis les jours un peu troubles dont il gardait un souvenir gêné. Il espérait toujours la rencontrer, se hasardant même dans les environs de sa rue, mais la chance ne l’avait pas favorisé.

Ce fut un autre incident, plus marquant, qui lui renouvela ses souvenirs : un jour, il dut aller dans un contentieux pour un litige, et ce fut dans le bureau d’Henri Elot qu’il échoua. Les deux hommes s’occupèrent de leur affaire, puis Elot, qui ne pouvait résoudre un certain point qui n’était pas de son ressort, lui dit :

— Allez donc au ministère, vous saurez ce qui vous manque. Je vais vous donner un mot pour mon futur beau-père qui est l’obligeance même : M. Nitol.

Jacques Laroste, tout maître de lui qu’il fût, sur sauta sans le vouloir.

Henri, ayant remarqué ce mouvement, demanda :

— Vous connaissez M. Nitol ?

— Pas du tout.

C’était vrai. La réponse fut si rapide qu’elle ressemblait à une rupture de conversation. Laroste venait d’être surpris. Il apprenait le prochain mariage de Claudine et il était obligé de l’ignorer, alors qu’il eût tant aimé la féliciter sincèrement de l’orientation qu’elle donnait à sa vie. C’en était fini des rêves malsains, et il augurait que ce charmant jeune homme qu’était Henri Elot saurait la rendre heureuse. S’il n’avait pas avoué connaître Claudine, c’est qu’il craignait des complications inutiles. Bien que remuant ces pensées dans son cerveau, il reconquit toute son