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cinéma !… cinéma !…

— Et vous, Mademoiselle, avez-vous un avis sur la conduite à tenir envers les enfants ?

La jeune fille fut sincèrement embarrassée. Elle savait que les conseils de ses parents n’avaient pas manqué à leur enfance, mais qu’ils avaient été peu suivis. Elle répondit :

— Je crois qu’il s’agit d’abord d’étudier leur caractère, puis de sévir selon leurs défauts.

— C’est bien répondu ; mais vous auriez un fils indiscipliné, croiriez-vous qu’il faille le battre ?

Claudine se sentit pâlir.

Que connaissait Elot, ayant trait à son frère ? Serait-il, même mort, un obstacle à son mariage ? Elle n’avait pas pensé à cette éventualité ! Mais Henri avait prononcé cette question en toute innocence. Il n’ignorait pas que les Nitol avaient perdu un fils, mais sa carrière avait été si courte et sa mort si dramatique qu’il préférait ne pas faire revivre ce souvenir.

Claudine répondit presque avec naturel :

— Je ne vois aucun mal que des parents usent de sévérité envers un enfant qui ne montre que des défauts et des instincts fâcheux.

Cette réponse parut du goût d’Henri. Il sourit à Claudine pour lui répondre :

— J’aime vous entendre parler ainsi. Une trop grande indulgence nuit à l’enfant, et il regrette toujours, plus tard, qu’on ne l’ait pas élevé sévèrement.

— Quels horizons ! s’écria la jeune mère en riant.