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cinéma !… cinéma !…

Tout de suite elle confectionna quelques objets de toilette charmants pour sa filleule, et dans cette occu­pation, elle trouva un dérivatif à ses pensées.

Puis elle réfléchit à sa toilette. Il n’était plus ques­tion de robe à sensation. Elle s’arrangea une ancienne robe peu portée et la mit au goût du jour. Quand elle l’essaya, elle la trouva correcte et tout à fait de circonstance avec sa nuance bleue.

Alors, elle pensa au parrain. Qui serait-il pour par­tager avec elle la responsabilité de la future baptisée ? La jeune mère n’en parlait pas, et Claudine n’osait le demander.

— Ce sera le grand-père, lui dit Mme Nitol ; tu auras au moins un cavalier respectable.

— Pourvu qu’il y ait beaucoup de dragées !

— Il ne les épargnera pas, sois-en sûre !

Claudine attendit sans impatience le jour où elle devait assumer ses fonctions imposantes.

Elle allait voir sa filleule qui lui semblait fort jolie et elle gâtait aussi la jeune mère.

Une gaîté semblait lui être revenue, mais une gaîté plus naturelle, comme si elle comprenait mieux les choses saines.

Enfin le jour du baptême arriva, et Claudine, avec ses parents, se rendit chez les Hervé.

La jeune mère n’était pas encore assez solide pour accompagner ses invités à l’église, mais elle reçut les arrivants avec un affectueux entrain.

Un jeune homme entra et elle dit :

— Claudine, je vous présente M. Henri Elot qui sera le parrain.

Le jeune homme s’inclina, et Claudine fut agréa­blement surprise du compère qu’elle aurait.

Pas emprunté, Henri Elot se rapprocha d’elle et tout de suite amorça une conversation où les devoirs des parrains et marraines furent évoqués. Il paraissait avoir une conscience très nette de son rôle, et la jeune mère qui l’écoutait dit en riant :