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cinéma !… cinéma !…

— Ce jeune homme a cessé de vivre…

La mère le regarda avec un masque soudain plein d’épouvante et hoqueta :

— Vous voulez dire qu’il est… mort ?

— Oui, Madame.

Et, ayant bien examiné Maxime, il ajouta :

— Son crâne a été fracturé, tamponné durement. Il est mort sur le coup.

Claudine, qui écoutait, eut un cri sourd. Elle ne douta pas une minute que la mort de Maxime ne fût une punition. Bien qu’atrocement peinée par ce dé­nouement, elle pensa tout de suite à ses parents qui n’auraient pas la honte de voir leur fils incarcéré.

Un témoin parla :

— J’ai vu le jeune homme qui traversait. Il s’est garé d’un autobus, mais il n’a pas vu l’autre qui arri­vait en sens contraire, parce qu’un camion le lui cachait. Il a été tamponné et n’a pas poussé un cri. Cela a été rapide comme l’éclair.

Maintenant Mme Nitol sanglotait. C’était son enfant qui gisait là, celui qu’elle avait mis au monde et soigné. Jusqu’alors, il n’avait jamais été méchant. Tout le terrible s’oubliait pour laisser la mort idéaliser le mauvais garçon dont la volonté avait failli devant le prestige du luxe.

M. Nitol survint, accompagné du concierge qui l’avait cherché. Il regarda longuement son fils dont le visage, magnifié par la touche de l’éternité, reflétait la paix et la noblesse. Le père se signa après avoir prié quelques instants près de la couche funèbre.

Mme Nitol le suivit quand il entra dans leur chambre. Il regarda sa femme et murmura :

— Dieu a conduit les événements. Il n’a pas voulu que nous subissions cette honte. Après mon bureau, j’étais décidé à aller dénoncer mon fils, mais Dieu, bon, m’a épargné cette humiliante douleur. Que l’âme de Maxime soit en paix ! Il est devant son Juge, et les hommes n’ont plus à s’en mêler. Le coup est dur pour