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cinéma !… cinéma !…

Tout de suite en entrant, Claudine s’exclama dans un cri :

— Que c’est joli, chez vous !

C’est ainsi qu’elle rêvait d’être installée. Une cer­titude lui vint qu’il pouvait y avoir des installations charmantes hors du cinéma.

— Que c’est joli ! répétait-elle extasiée.

Tout lui plaisait : les tentures de soie bouton d’or, les meubles recouverts de ce même tissu. Les lampes allumées et voilées d’abat-jour roses disposaient à l’intimité.

— Enlevez votre manteau, et si vous désirez vous recoiffer un peu.

Tout en parlant, il la conduisit dans un cabinet de toilette, brillant de ripolin blanc et de nickel.

Claudine se sentit tout à l’aise. Elle avait tellement rêvé de ce confort qu’elle s’y mouvait avec sûreté.

Elle se poudra, arrangea ses boucles et revint dans le studio où elle prit un fauteuil. Ses yeux errèrent autour de la pièce et elle se trouva si bien qu’elle eut un doux sourire pour son compagnon.

— Chère petite Claudine…

— Ah ! dans une atmosphère pareille, on vit ! Les regards sont satisfaits et l’on ne se sent pas déshé­ritée.

Elle chassa vite le tableau qui vint se poser devant ses yeux et qui consistait en une banale salle à man­ger Henri II et un salon plus modeste encore où un divan occupait un angle, en compagnie de quelques fauteuils sans grâce comme sans style. Non, elle ne pourrait plus habiter au milieu de ces meubles mesquins, ni marcher sur ce tapis de feutre élimé. Ici, elle enfonçait avec volupté ses pieds dans la haute laine qui couvrait cette pièce féerique.

On sonna.

— Ah ! voici nos invités ! dit Jacques.

Il alla ouvrir et revint avec deux jeunes gens accompagnés de deux femmes élégantes sur lesquelles