Page:Fiel - Cinéma! Cinéma!, 1953.pdf/30

Cette page a été validée par deux contributeurs.
28
cinéma !… cinéma !…

vitation la déconcertait, ne sachant pas à qui elle avait affaire. Cependant, elle jugeait ce jeune homme correct. Il ressemblait beaucoup aux messieurs qu’elle voyait sur l’écran. Mais Claudine avait plus d’audace en idées qu’en fait.

Pourquoi n’accepterait-elle pas ? Du moment qu’elle voulait s’évader de son cercle, il fallait bien qu’elle se lançât dans un autre. Elle vainquit ses scrupules et dit :

— Vous êtes bien aimable. Je puis avoir confiance en vous ?

— Tout à fait ! Voulez-vous venir dimanche pro­chain ? Nous irons à un spectacle permanent, ce qui nous permettra d’être libre à 17 heures.

— C’est entendu.

Elle sut alors que son voisin s’appelait Jacques Laroste. Elle le quitta. Son marasme avait disparu. Elle entra dans le logis de ses parents sans dégoût, ayant une perspective heureuse sur laquelle elle écha­faudait de nouveaux rêves. Elle ne ressentait plus cette fureur d’impuissance qui l’avait animée durant quelques minutes. Elle sut gré à Jacques Laroste d’avoir orienté ses pensées sur une piste plus attrayante.

À dire vrai, le jeune homme se méprenait un peu sur sa voisine de cinéma. Il la jugeait plus hardie et désireuse de se créer quelques connaissances utiles pour la carrière où il croyait qu’elle voulait s’en­gager.

Dans l’appartement, Claudine trouva Maxime qui lui expliqua que leur père faisait un bridge chez un voisin et que leur mère était à la bénédiction à la paroisse proche.

Claudine écoutait à peine, parce que ses yeux étaient rivés sur Maxime qui arborait un complet élégant.

— Que se passe-t-il ? Nos parents t’ont payé un costume ?