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cinéma !… cinéma !…

ses camarades de travail, mais elles ne la vantaient pas tout haut, fières, malgré tout, qu’une des leurs fît sensation.

Mme  Nitol avait du mal à reconnaître sa fille. Le cadre de l’église la transformait, et surtout cette robe qui commençait à l’inquiéter, parce qu’elle entendait trop de commentaires louangeux autour d’elle. Ce qui lui déplaisait surtout, c’est qu’on assimilât sa fille à une star. Mon Dieu ! si cette petite se toquait de cette profession et s’en allât courir les aventures sur les plateaux en renom ! Elle se promit de lui défendre de fréquenter ces salles qui lui tournaient la tête. Puis le prix de cette robe lui devint un souci. Elle jugea inadmissible qu’elle ne coûtât pas cher, si elle en croyait tout ce qui se disait autour d’elle.

Comment Claudine avait-elle fait face à cette dé­pense ?

Malheureusement, elle ne put avoir d’explication avec sa fille que le lendemain.

Ce mariage se terminait par un bal, et Claudine ne rentra qu’à quatre heures du matin, dans l’auto d’un invité. Elle cria bonsoir ou bonjour à ses parents et s’engouffra dans sa chambre où elle se hâta de s’étendre. Elle était rompue de fatigue, mais radieuse du succès qu’elle avait eu. Elle s’endormit en se disant : « Je pourrai dormir jusque midi ; c’est dimanche, aujourd’hui. »

Quand elle s’éveilla, un sourire l’illumina en même temps qu’un rayon de soleil glissait vers elle.

Sa mère entra :

— Tu t’es bien reposée ?

— Oui, maman, à merveille !

— Ta robe était la plus belle.

— Je le crois !

— Elle a dû coûter un prix fou !

— Qu’entends-tu par prix fou ?

— Au moins 4.000 francs.

Claudine pencha le front et répondit :