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cinéma !… cinéma !…

Elle apporta la robe chez elle, et quand sa mère la vit, elle eut quelques hésitations dans ses compliments :

— Il me semble que cette toilette est bien belle ! J’espère que tu n’as pas trop dépensé ?

— Oh ! non, maman. C’est Mme Herminie qui nous a permis de la faire. Mes camarades étaient ravies de travailler dans ce tissu. Naturellement, elles viendront voir ce cortège et elles voulaient être fières de leur œuvre.

Mme Nitol comprenait tout cela, mais au dedans d’elle, un doute subsistait. Bien que n’étant pas habituée à palper de belles étoffes, elle trouvait à celle de sa fille, ainsi qu’à la confection, une supériorité qui tranchait sur ce qu’elle avait coutume de voir.

Le jour du mariage arriva. La fin d’octobre était radieuse. Il avait gelé durant la nuit et le temps était sec. Le soleil se montrait, et s’il était languissant, il n’en égayait pas moins les rues.

Claudine se leva de bonne heure, parce qu’elle avait rendez-vous avec le coiffeur. Il fallait que ses cheveux fussent arrangés comme ceux de la star Anny.

Quand elle revint, sa mère poussa des cris où la surprise se mêlait à l’admiration.

Claudine était blonde comme son modèle. Ses yeux étaient bruns, et elle en connaissait le charme. Ses joues furent savamment fardées et ses lèvres avivées.

Quand elle monta dans la voiture venue la chercher elle ressemblait à une reine de beauté.

Des passants s’arrêtaient pour la contempler et le soleil aidait à cette féerie.

Son arrivée à l’église fut fort remarquée, et quand elle défila dans le cortège, son succès, pour être traduit à voix étouffées, n’en fut pas moins très grand et sincère.