Page:Fiel - Cinéma! Cinéma!, 1953.pdf/15

Cette page a été validée par deux contributeurs.
13
CINÉMA !… CINÉMA !…

devant sa mémoire où le luxe miroitait avec un attrait démoniaque.

— Et tu sais, continua Maxime, quand ils se sont débarrassés du bonhomme qui est venu les déranger pendant qu’ils ouvraient le coffre-fort, ils l’ont tué sans un cri et à peine un geste.

— C’est affreux ! murmura Claudine.

— Non : c’était beau et mérité.

— Oh ! tu exagères !

— Cet idiot était venu mal à propos. Il n’a eu aucun égard pour leur qualité de cambrioleurs mondains. Il aurait pu s’entendre avec eux ! Au lieu de cela, il crie au secours. Il n’a pas eu le temps de finir le mot. Avec une seringue, l’un des opérateurs lui a touché la nuque, et le bonhomme s’est écroulé raide. Ah ! cela a été un coup de maître ! Pas de cris, pas de sang, pas d’affolement : un calme merveilleux et une récolte splendide. Si tu avais vu ruisseler les bijoux : un collier de perles qui n’en finissait pas, des émeraudes à tourner toutes les têtes, et des diamants qui éclairaient toute la scène. Après un tel exploit, on peut se prendre pour des rois. J’ajoute que ces messieurs sont généreux. Le lendemain, ils ont dîné avec leurs amis et amies, et des bijoux ont été distribués aux dames, et les dames étaient joliment bien ! Ah ! ma chère ! quelles beautés ! Je ne sais pas où ces messieurs trouvent des femmes pareilles, mais elles sont d’un chic !

Le jeune collégien, les yeux emplis des souvenirs de l’écran, ne pensait plus à son cours. Il restait le regard perdu dans un rêve où le regret malsain errait. Claudine murmura :

— Je n’aime pas beaucoup ces films-là. Je préfère les actions moins brutales.

— Ah ! oui, toujours tes romans d’amour !

— Il y en a de si jolis… Et moi aussi, je vois des femmes élégantes et des messieurs suprêmement bien, et qui ne volent pas. Mais ce sont surtout les inté-