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cinéma !… cinéma !…

essaya de ne voir rien d’anormal dans cet incident. Jacques Laroste était un homme poli, et il estimait de son devoir de venir remercier M. Nitol de l’obligeance qu’il avait eue.

Quant à Mme Nitol, l’annonce de cette visite ne lui causait aucun effet. Il était déjà venu de ces jeunes gens, cherchant un appui près de son mari.

Claudine contempla la salle à manger sans style en se disant que Jacques Laroste serait déçu de la voir dans ce cadre. Ce qui la rassura, c’est qu’elle ne s’était jamais vantée, et le visiteur trouverait le logis semblable aux occupants, c’est-à-dire simple et plutôt sympathique.

M. Nitol ne savait pas quel jour ce monsieur se présenterait, mais il en connaissait l’heure qui serait après dîner.

— Je n’aime pas beaucoup cela, parce que l’on est sur le qui-vive tous les jours ! remarqua Mme Nitol.

— Cela dérange bien peu, riposta Claudine.

Après quelques minutes de conversation, la famille se sépara, et Claudine, dans sa chambre, put réfléchir sur cet événement, car pour elle, c’était un événement que l’intrusion de J. Laroste dans leur intimité.

Elle en conclut que, devant partir si loin, il voulait lui laisser un bon souvenir. Ce dont elle était sûre, c’est qu’il lui demanderait de lui écrire, afin d’avoir un lien de plus en France, dont il se sentirait éloigné. Elle ne doutait pas de l’intérêt qu’il lui portait et il voulait conserver cette attache de camaraderie qui serait pour lui un élément de distraction. Cette idée ne déplaisait pas à Claudine.

Elle ne détestait pas écrire, et comme elle avait de l’orthographe, elle se réjouissait de correspondre avec un personnage qui serait dans un pays intéressant.

Ainsi Claudine arrangeait les choses, et sur ces pensées, qu’elle trouvait judicieuses, elle s’endormit avec sérénité.