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cinéma !… cinéma !…

petit, ne trouvez-vous pas ? C’est un aimable jeune homme que ce fiancé.

Claudine ne répondit pas. Son compagnon, qui marchait à son côté, remarqua ce silence, et voyant le visage assombri de la jeune fille, il demanda :

— N’êtes-vous pas heureuse ?

— Je ne suis plus fiancée.

Jacques Laroste regarda Claudine et dit :

— Pauvre petite ! Ce fiancé a rompu. Pourquoi ?

Claudine fut franche parce que Laroste lui avait toujours inspiré confiance. D’avoir échangé quelques confidences ensemble les posait sur un pied d’intimité qui faisait du bien à la jeune fille. Lui, au moins, connaissait sa vie, sans défaillance. Il avait blâmé ses pensées, tendues vers un but qu’il avait réprouvé, mais elle n’avait pas perdu dans son estime. Elle raconta son entretien avec Henri Elot et dit que, poussée par un instinct, elle avait nié le connaître, lui, Jacques Laroste, voulant éviter des complications que son fiancé aurait fait surgir.

Elle avait sagement agi. Henri Elot s’était alors montré dans toute sa vérité, soupçonneux et tracassier. Elle avait pressenti que sa vie ne serait qu’une lutte quotidienne avec des réconciliations passagères.

— Voyez-vous, monsieur Jacques, je ne veux pas de cette existence ! Je suis honnête, je l’ai toujours été, et si j’ai eu quelque stupide rêve en tête, c’est bien fini aujourd’hui.

— Pauvre Claudine ! Je vous approuve et je compatis aux soucis que vous avez eus, mais vous avez fort bien fait de vous résoudre au parti que vous avez pris. J’ai tout de suite compris que M. Elot était susceptible, rien qu’à la façon dont il m’a questionné au sujet de votre père. J’allais vous dire que je suis allé voir M. Nitol pour une affaire et nous nous sommes fort bien entendus. Il est d’ailleurs tout à fait aimable.

Claudine était ravie d’entendre l’éloge de son père