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cinéma !… cinéma !…

— Alors ne m’importunez plus avec vos questions ambiguës. Prenez-moi telle que je suis et ne mêlez pas le passé au présent.

Ceci fut dit d’un accent hautain qu’elle avait retenu du cinéma.

Henri fut pétrifié par cette arrogance. Il prit feu, lui aussi, et répliqua :

— S’il en est ainsi, nous briserons là nos fiançailles, on ne peut établir un bon mariage sans franchise.

— Ce sera comme vous voudrez ! riposta Claudine.

Henri, ayant pris la mouche, s’en alla, tandis que la jeune fille, morne, désemparée par ce coup imprévu, restait effondrée sur son siège.

Les deux fiancés avaient eu cette scène dans le petit salon, alors que M. et Mme Nitol étaient dans la salle à manger. Ils avaient surpris quelques paroles qui les avaient étonnés.

Mme Nitol remarqua :

— Il me semble que cela ne va pas, à côté.

— Bah ! querelle d’amoureux ! répondit M. Nitol. Cela ne tire pas à conséquence.

Quand ils virent qu’Henri partait sans que Claudine l’accompagnât jusqu’à l’entrée, comme elle le faisait toujours, leur inquiétude se manifesta.

— Vous vous en allez, Henri ?

— Oui, Madame. J’ai un travail pressé à la maison.

Sans autre commentaire, après un bonsoir rapide, le jeune homme disparut.

Alors Claudine vint retrouver ses parents. Elle était pâle, avec des larmes dans les yeux.

— Que se passe-t-il ? demanda sa mère qui avait abandonné son tricot.

— Nous venons de rompre nos fiançailles, dit Claudine d’une voix qui tremblait.

— N’êtes-vous pas fous ? s’écria Mme Nitol, furieuse.

— Vous avez agi sans réflexion ! tonna M. Nitol.