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cinéma !… cinéma !…

chaient en rien sa bonne volonté et son grand désir de le rendre heureux ?

Cela, elle le souhaitait ardemment.

La suspicion et la colère d’Henri s’étant montées, il ne réfléchit plus à ce qu’il disait.

Le joli visage de sa fiancée s’effaça devant son ressentiment et il attaqua froidement.

— Je suis sûr que vous connaissez Laroste !

Claudine se dressa et cria :

— Vous l’aurait-il dit ?

Elle était certaine du contraire, mais elle voulait une certitude. Cette question émettait un doute ; cependant elle était maladroite et Henri en profita tout de suite :

— Vous le connaissez, puisque vous avez peur qu’il ne vous trahisse !

— Il n’y a rien à trahir ! riposta Claudine, blessée dans sa fierté.

Maintenant, elle se repentait d’avoir nié. N’aurait-elle pas dû avouer tout simplement ses stupides rêves et parler de Laroste comme d’un voisin de cinéma dû au hasard ?

Mais Henri, ayant une propension à la jalousie, aurait-il cru à des rapports innocents ?

La pauvre Claudine se trouvait dans une impasse effroyable. Elle bâtissait son avenir sur Henri et elle voyait leur union compromise pour une méprise idiote.

Dans sa déception, elle ne sut pas rester calme et elle murmura :

— Si vous ne me croyez pas, ne m’épousez pas. Je ne veux pas être en butte à vos soupçons injustes.

Elle avait dit cela d’un ton qui paraissait tout à fait sincère, et Henri, croyant qu’elle allait lui échapper, s’écria :

— Oh ! ne croyez pas que je veuille une rupture ! J’apprécie toutes vos qualités et mon affection pour vous demeure solide.