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cinéma !… cinéma !…

aisance et poursuivit la conversation avec une grande liberté d’esprit.

Les deux hommes se quittèrent après une poignée de mains amicale.

Mais sitôt que Jacques Laroste fut hors de sa vue, Henri tomba dans un grand état de perplexité. Il était inquiet du sursaut de son visiteur. Il était certain que le nom de Nitol ne lui était pas inconnu, et du moment qu’il ne connaissait pas le père, peut-être avait-il rencontré la fille.

Henri Elot sentit que la jalousie s’emparait de son esprit. Il avait foi en Claudine, mais il la voulait tellement pure, que rien que de savoir qu’elle lui cachait un simple incident le désarçonnait.

Cependant il ne voulut pas s’enfoncer dans des suppositions pénibles. Il se réconforta en se disant que Claudine lui expliquerait sans réticences comment Laroste connaissait le nom de son père.

Son cœur se calma et il poursuivit sa tâche en se promettant de questionner sa fiancée dès qu’il la verrait.

Ainsi Claudine, qui craignait toujours cette épée de Damoclès et qui croyait l’avoir détournée, ne se doutait guère qu’elle allait la blesser. Ses craintes s’apaisaient et elle voyait arriver Henri avec plus de confiance. L’émotion qu’elle avait éprouvée s’atténuait, et c’est ainsi qu’au milieu d’un été calme et ensoleillé l’orage survient…

Ce soir-là, Claudine se sentait toute sereine et nul pressentiment ne l’agitait. Henri était venu en lui apportant un joli nécessaire de couture et ce cadeau l’enchantait. Elle sut remercier avec grâce en des accents qui firent penser à Henri : « Quelle franchise dans le regard ! Quelle spontanéité dans ses paroles ! Certainement la duplicité ne peut habiter son cœur. »

Mais quand le destin veut triompher, l’homme marche à son malheur, sans même s’en rendre