Page:Fiel - Autour d'un candidat, 1929.djvu/88

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
86
AUTOUR D’UN CANDIDAT

Maintenant, nous voici obligés à jouer les Montaigus et les Capulets, comme c’est gai !… ai-je l’allure d’un Roméo ?… c’est dans ce rôle-là que je serais grotesque !…

— C’est Jeanne qu’il fallait épouser.

— Jeanne !… tu la connais mal, maman… c’est une sainte qui nous consolera, nous assistera, mais personne ne sera son mari…

Mme Lavaut parut atterrée et ne répliqua plus. Elle se contenta de congédier ses enfants d’un geste qui semblait dire : « Advienne que pourra !… »

Louise et Alfred sortirent de la pièce. Alfred demanda à sa sœur :

— Tu trouves Isabelle un parti si négligeable ?

— Elle est charmante…

Il y eut un silence, puis Louise murmura :

— Et Marcel Gémy, crois-tu qu’il soit à dédaigner ?

— Lui ?… il est parfait, et s’il ne voulait pas être député, il me semble que ce serait un mari pour toi…

— Il ne veut plus être député…

— Tant mieux… il aura bien des soucis en moins et il me plaira bien davantage…

Le frère et la sœur se séparèrent, l’un pour se promener et l’autre pour rejoindre ses amies.


Le lendemain de ce jour assez mouvementé pour les uns et les autres, Mme Lydin préparait ses bagages. Elle n’avait pas encore annoncé son départ aux châtelains, mais elle se promettait de le faire après le déjeuner.

Elle trouvait inutile de rester plus longtemps