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AUTOUR D’UN CANDIDAT

Isabelle répondit par un beau rire, tandis que Louise répliquait :

— Ah ! maman, partons demain… Je ne veux pas être femme de député… cela doit être trop difficile…

À quoi, Mme Lavaut rétorqua avec des yeux menaçants :

— Tu seras femme de député… J’en ai assez de vivre dans une maison où personne n’a d’ambition…


CHAPITRE V


Cependant les deux jeunes filles, Isabelle et Louise, entendaient sans cesse les récriminations et les plaintes de leurs mères. Celles-ci, par amour-propre, tenaient absolument à ce que leur fille devînt la femme de Marcel.

Elles se regardaient maintenant comme deux ennemies, et ce séjour, accueilli avec tant de joie, menaçait de devenir le prélude de sérieuses escarmouches.

Le jeune homme ne se doutait en aucune façon de la guerre qu’il allumait. Pris dans le tourbillon d’une candidature, il commençait à se repentir d’avoir accepté les charges d’une telle responsabilité. Ces visites continuelles, cette amabilité de tous les tons, ce sourire perpétuel, ces requêtes sans nombre sous lesquelles sa bonne volonté s’anéantissait, toute cette salade composée, assaisonnée de plus de vinaigre que d’huile, le laissait ahuri.

Il se croyait un lutteur et il découvrait qu’il n’était bâti que pour la défensive.

Cependant, il ne voulait pas reculer. Du