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AUTOUR D’UN CANDIDAT

la minute présente. Elle riait et chantait, bonne, aimable, sans complications.

Puis, il y avait la famille Lavaut. Lui, était un officier en retraite, nanti d’un fils qui s’occupait de recherches sur les coléoptères ; d’une fille, douée d’une timidité extrême. Quant à Mme Lavaut, c’était une femme qui affichait des airs de lassitude, mais qui cachait une volonté trépidante que peu de personnes soupçonnaient, à part sa famille.

Il fut donc décidé que ces invités seraient avisés au plus tôt de l’hospitalité qui les attendait.

Mme de Fèvres était dans son élément. Elle avait des lettres à écrire, des ordres à donner, un labeur intéressant à envisager.

Jeanne était ravie d’avoir ses amies près d’elle. Marcel Gémy fut sollicité le premier naturellement.

Sa réponse témoigna de quelque étonnement que l’on eût pensé à lui pour une affaire aussi grave. Il aurait peut-être décliné cette offre, mais il avait une mère qui nourrissait une ambition sans bornes pour son fils.

Quand il dévoila le dessein de Mme de Fèvres, le premier mot de Mme Gémy fut :

— Accepte…

— Ai-je les capacités voulues ?

— Qui les aurait, mon enfant ?

Obéissant à cette suggestion adornée de mots convaincants comme ceux de « devoir à remplir », « bonne cause à enlever », « mission sacrée », Marcel envoya son adhésion et annonça son arrivée en compagnie de sa mère.

Ce fut du délire dans l’âme de Mme de