— Cependant, j’avais entendu dire que M. de la Porlavine était soucieux de son bien, de ses trésors, de ces collections, de…
— Porlavine ! mais il a des défauts considérables ! Il a eu trois femmes qui sont mortes martyrisées par ses manies, son avarice, la claustration dans laquelle il les tenait !
— Mon Dieu !
— Elles ont péri à la peine. Oh ! le mariage n’a d’égal en horreur que le mari.
— C’est désolant, ma tante… mais si on ne se mariait plus, y aurait-il encore des enfants ?
— Que dis-tu là ! Sont-ce déjà ces fréquentations bourgeoises qui te donnent ces pensées ?
— Oh ! non, chère tante… nous n’avons nullement parlé de bébés.
— C’est heureux ! Il faut laisser aux gens de peu le soin d’avoir des enfants.
— Mon père et maman en ont eu une… moi, Armelle.
— Cela peut arriver… mais j’estime que ce sujet n’est nullement de ta capacité.
— Je trouve, moi, que c’est si charmant un petit bébé qui gazouille, qui ouvre de grands yeux, qui se met a l’abri contre votre épaule.
— Armelle, je te prie de laisser ces sottises qui sont déraisonnables.
— Mais, ma tante, je ne parle pas d’un mari, mais d’un gentil poupon, qui sourit, s’amuse et vous tend ses petits bras.
— Ah ! j’ai eu tort de t’abandonner seule dans les rues.
— Je n’ai rencontré aucun bébé sur mon chemin, s’écria Armelle avec vivacité. tellement elle avait peur qu’on la séquestrât.