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l’assassin soit pris… et alors, nous recommencerons nos séances, décida Cécile avec calme.

— C’est on ne peut mieux pensé. Vous montez chez moi, chères amies ? acheva gracieusement Louise.

— Pour mon compte, impossible. Je suis venue en courant et je repars de même, dit Cécile.

Moi. je vais rentrer tout de suite, me souvenant que maman doit aller chez la préfète.

— C’est vrai, je n’y pensais plus ! Ils s’en vont quand, nos préfets ? demanda Louise.

— Dans quelques jours.

— Et le remplaçant ?

— On ne le connaît pas encore.

— Pourvu qu’il ait de la famille… c’est plus gai une préfecture avec famille. C’est une maison où l’on reçoit, où l’on danse ! s’écria Roberte.

— Prions pour que cela soit ainsi, et nous passerons un excellent hiver ! termina Cécile.

Les trois jeunes filles se séparèrent. Cécile Roudaine affecta de s’en aller en compagnie de Roberte, puis, à la croisée de deux rues, elle la quitta.

— Au revoir, Roberte… je vous reverrai tout à l’heure chez la préfète.

— Entendu.

Paisiblement, la jeune fille revint sur ses pas. et dédaignant le guet possible de Louise Darleul, elle rentra dans le musée.

Si son amie lui faisait quelque objection à ce sujet, il lui serait aisé de lui dire qu’elle avait oublié ses instruments de peinture chez le concierge.

Mais elle calculait que Louise, l’esprit rempli par le scandale qu’elle venait de soulever, ne s’occuperait que de la tournure que pouvait avoir ce brigand.

Cécile pensait juste. Louise n’était