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occupée seulement pour l’inconnu dont elle désirait déchiffrer l’énigme.

— Qu’y a-t-il donc ? entendit-elle, en réponse à ses paroles.

Elle dit, en cherchant ses mots :

— Mon père est rentré hier soir de Paris. Toute la capitale est en effervescence.

— Ah ! et pourquoi ? questionnèrent les jeunes filles.

— Pourquoi ? et elle coula un doux regards vers le peintre, qui, à ce moment précis, leva les yeux vers elle.

— Parce qu’on recherche un assassin des plus dangereux, qui a toutes les allures d’un homme du monde, élégant, distingué, beau, par surcroît.

— Oh !

Deux exclamations, puis quatre yeux qui dirigèrent, apeurés, leurs rayons vers l’inconnu.

Lui, tranquillement, poursuivait sa besogne.

Puis, elles eurent un battement de cils vers Cécile qui baissa les paupières, comme si elle affirmait. Alors, précipitamment, elles rangèrent leurs boîtes de peinture et s’enfuirent, effarouchées comme des oiseaux à l’approche d’un humain cruel, en jetant un « au revoir » à la cantonade.

L’artiste les vit partir avec amusement.

Dehors, elles poussèrent une exclamation de soulagement.

— Vous croyez vraiment, Cécile… que…

— Je ne crois rien du tout. Je sais qu’on s’emploie à capturer un bandit qui a toutes les allures d’un gentleman, alors, n’est-ce pas, il faut se méfier.