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Ces gens de peu en auraient sans doute de tout neufs, achetés par eux-mêmes. mais dont l’éclat ne pourrait rivaliser avec les siens.

Quand elle fut seule avec sa nièce, elle lui dit d’un ton amer :

— C’est toi qui nous vaux cette dérogation à nos traditions… Tu t’es éprise de ce peintre, et, depuis, les idées de ton oncle se sont détournées de la vraie route.

— Pardon, ma tante.

Armelle se croyait coupable. Elle reçut, le lendemain, la visite de ses amies. Elle les laissa parler chiffons puis, quand ces demoiselles eurent décrit la forme et la nuance de leurs robes. Armelle déclara à son tour :

— Moi aussi, je vais à la soirée du préfet, et ma robe sera de soie rose…

— Oh ! vous y allez, quel bonheur !

— Comme ce sera amusant de se rencontrer !

— Vous ne nous avez pas annoncé cela tout de suite…

— Je vous présenterai des danseurs, dit Cécile.

— Vous ferez sensation, ajouta Louise.

— On ne vous a jamais vue au bal et ce sera du nouveau pour les jeunes gens.

— Savez-vous danser ?

— Si peu… répondit Armelle en rougissant.

— On va vous initier aux pas récents…

Pleines de bonne volonté et d’entrain, les jeunes biles transmirent leur science à Armelle. Ce fut une apprentie idéale. Elle était souple et possédait le rythme d’instinct.

Mlle  de Saint-Armel aînée entra durant cette leçon. Elle s’arrêta rigide