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Bien qu’elle lui eût fait pressentir une rupture, elle était accablée de douleur et de fierté blessée.

Cécile donnait des détails :

— C’est sans doute une fiancée de longue date, et le mariage doit être proche pour qu’elle se permette de venir le voir ainsi dans une ville où il est de passage. Elle est jolie, d’un blond un peu châtain.

— Elle est très rieuse aussi, ajouta Louise, et semble s’amuser de tout ce qu’elle voit.

— Quant à lui, ce cher Solvit, paracheva Roberte, il est prévenant, affectueux, et ne tarit pas de paroles qui doivent être fort intéressantes.

Ainsi Armelle apprit que ses trois amies avaient vu les jeunes gens de dos et de profil quand ils s’arrêtaient devant une vitrine de magasin. Armelle croyait devenir folle.

Elle ne rêvait pas pourtant. Hier encore, elle était la fiancée de Gontran. Personne ne le savait, mais elle était sûre d’avoir entendu ses protestations de tendresse.

Avait-il été offensé de ce que l'on tût ses fiançailles ? Se vengeait-il en se promenant au grand jour avec une fiancée nouvelle ?

La pauvre jeune fille eut beaucoup de mal à se contenir et la présence de ses amies lui devint un supplice.

Louise dit encore :

… On sait le nom du nouveau préfet : Il s’appelle Belgeard. Il paraît qu’il a une famille…

— Tant mieux ! s’écria Roberte, ils recevront et ce sera une distraction de plus.

— Cela nous renouvellera !