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compassées parce que Mlle  de Saint-Armel aînée était présente. Elles parlaient l’une après l’autre, ainsi que des fillettes bien sages.

Puis, la bonne demoiselle glissa vers la porte de son pas feutré et les jeunes filles se trouvèrent seules.

— Nous allons vous apprendre une nouvelle ! s’écria Cécile.

— Oui c’est bien amusant ! ajouta Louise.

— Ce rusé Solvit est fiancé ! clama Roberte.

— Ah ! s’exclama Armelle à peine distinctement.

Elle s’imaginait qu’on avait eu vent de ses fiançailles, malgré les précautions prises, et elle se sentait gênée autant qu’ennuyée.

Cécile reprit :

— Il était venu à la maison. Mon père l’avait reçu comme un prince. J’avais même cru que je le tenais comme un fiancé, mais il n’est jamais revenu. Cependant mon père lui a fait des avances.

— Et vous aussi ? dit Louise.

— Naturellement… répondit Cécile sans embarras.

— Du moment qu’il avait une autre idée, intervint Louise, il ne voulait pas vous leurrer… c’est un homme loyal

— Dans tous les cas, sa fiancée est charmante.

Armelle ne savait plus ce que signifiaient ces paroles. La visait-on, oui ou non ?

— Ils ne se gênent pas pour se promener, et ils paraissent bien s’entendre, continua Roberte, on voit qu’ils se connaissent depuis longtemps.

Armelle crut qu'elle allait défaillir.

Se pouvait-il que Gontran fût si traître ?