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revirement de sa sœur, il admirait l’habileté de sa nièce. Elle était l’auteur, sans nul doute, de cette amabilité soudaine, et il riait, intérieurement, de la science que donnait l’amour.

Armelle revint vite. Elle était rose, fraîche et les yeux de Gontran ne pouvaient se lasser de la contempler, quoi qu’il essayât de ne pas laisser voir su ferveur amoureuse.

La jeune fille la sentait l’envelopper. Un fluide la traversait. Des effluves chauds dilataient son cœur, émouvaient son esprit. Elle devenait une autre personne, consciente de sa valeur, enchantée de la joie qu’elle provoquait.

Mlle de Saint-Armel aînée parlait et ne suivait pas le travail de traîtrise qui se tramait devant elle. alors que le marquis, consentant, riait sous cape.

La bonne demoiselle déployait ses grâces. Tout sourires, elle comblait le jeune homme de compliments.

Lui, ne savait ce qui lui valait cette volte-face, mais il était heureux d’en bénéficier. Sa raison n’en cherchait pas le pourquoi. La présence d’Armelle à son côté l’empêchait de commenter. Il était tout au présent.

— Vous êtes retourné au Parc pour peindre nos arbres ? lui demandait Armelle en lui présentant un verre de Porto.

Mlle de Saint-Armel aînée discutait avec le maître d’hôtel qui venait de l’avertir de la démarche d’un fournisseur, tandis que son frère feuilletait avec affectation un album de dessins apporte par le jeune homme.

Gontran écoutait la jeune fille et, subitement, le Parc devint un paradis qu’il évoqua avec émotion. L’air léger,