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tran Solvit deux ou trois fois au musée.

— Gontran Solvit ! s’écria M. Roudaine stupéfait, le grand peintre ?

— Comment ! s’exclama Cécile ahurie, vous ne vous étiez pas nommés ? Dans ce cas, je procède aux présentations, acheva-t-elle en riant.

Le rite mondain accompli, Gontran Solvit dît en souriant :

— En vous voyant, mademoiselle, j’ai tout de suite deviné chez qui j’étais.

— Je n’avais même pas pensé à cette incorrection ! s’excusa M. Roudaine. je ne songeais qu’aux choses artistiques.

— Ce qui prouve qu’un nom est de bien peu d’importance.

— Vous me flattez ! riposta M.Roudaine remis à l’aise. Cependant, les noms sont encore la seule manière de nous cataloguer.

— C’est vrai, répondit Gontran amusé.

Cécile avait retenu la phrase du peintre : le nom est de peu d’importance.

Le pauvre garçon voulait se le persuader, et il reliait le détromper.

La visite domiciliaire se poursuivit, tandis que Cécile exultait ; « C’est une chance, le voici sous notre coupe, je vais prévenir maman. Où serait-il mieux que dans la famille ? On va lui servir un thé grisant… irrésistible. »

Elle glissa à l’oreille de son père :

— Je vais préparer un lunch.

— Avec champagne, recommanda M. Roudaine du même ton.

Cécile sortit comme on s’envole, légère. gracieuse. Elle arriva près de sa mère, dont elle avait hérite un grain de nonchalance, alors que Mme Roudaine en possédait un boisseau.