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que vous n'avez jamais remué ces questions vitales dans votre tête ! renchérit Cécile.

— Aussitôt qu’une femme sait enfiler sa robe toute seule, reprit Louise, elle pense au mariage…

— C’est bien vrai, appuya Roberte.

— Moi, à cinq ans, j’avais déjà choisi mon fiancé, dit encore Louise. Je me hâte de dire qu’il est marié depuis longtemps et que je ne le trouve plus bien du tout… Mais, c’est dans les règles parce que c’était une inclination genre passion… Nous savons toutes que les mariages d’inclination finissent par des divorces, parfois apparents et quelquefois cachés…

— Quelles théories ! clama Roberte… mes parents se sont mariés par amour.

— Et cela résisté ? demanda Cécile non sans insolence

— Parfaitement… Mais nous attendons la réponse d’Armelle…

— Eh bien je ne pense pas que je me marierai… répondit cette dernière, qui croyait ainsi couper court aux indiscrétions.

Un éclat de rire conjugue avec des exclamations lui parvint.

— Ainsi, vous avez donc pensa au mariage, ma chère enfant, prononça Cécile d’un ton docte sans quoi vous n’aunez pas pris cette résolution…

— C’est-a-dire murmura Armelle.

Elle s’arrêta.

— Oh ! vous pouvez avouer, nous sommes discrètes comme des tombeaux…

— Je sais que les femmes se marient… balbutia Armelle décontenancée.

— Les hommes aussi… interrompit Louise.

Rougissante. Armelle poursuivit :

— Mais je crois que bien peu sont