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sait pas un mot et qu’elle avait récitée sous la pression de sa tante.

Elle reconnut avec effroi qu’un peu de rancune naissait en elle pour Mlle  de Saint-Armel.

Quand ces dames furent rentrées, accompagnées par le marquis, ce dernier dit à sa sœur :

— J’ai quelques courses à effectuer… je serai là pour le dîner.

— Bien, mon frère…

M.  de Saint-Armel s’en alla de son pas léger. Il se dirigea d’abord vers l’hôtel de Mme  Barolle. Celle-ci étant seule dans son bureau, il put lui parler à l’aise.

En écoutant le marquis, elle sourit, rit et répondit :

— Mais oui, monsieur le marquis… du moment que je suis prévenue… c’est la moindre des choses…

M.  de Saint-Armel s’en alla.

Il parvint dans un des quartiers de la ville où habitait un vieil ami original.

Il le trouva entouré de livres.

— C’est toi, Armand, quel bon vent t’amène ?

— Tu vas le savoir…

Le marquis parla. Quand ce fut terminé, l’ami attendri lui dit :

— Tu vis toujours par le cœur…

Puis, reprenant l’air malicieux qui lui était coutumier, il reprit :

— Tu as bien fait de penser à moi. Tu me rappelles ma jeunesse où j’aimais les galéjades. Ce que tu veux me faire faire est pour la meilleure des causes. L’espoir est la manne de la vie… Tu peux être tranquille…

M.  de Saint-Armel, satisfait, quitta son vieux camarade d’enfance et réintégra sa demeure.