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liberté cultivée dans la personne et l’individu : la marche ne saurait être inverse. Il résultera de la personnalité développée d’abord avant tout état, développée ensuite chez les états isolés, dans lesquels les Allemands sont partagés, et qui doivent disparaître comme de simples moyens pour arriver à un but plus élevé. Ils offriront ainsi l’exemple d’un véritable empire du droit, tel qu’il n’en a jamais existé dans le monde : on y retrouvera cet enthousiasme pour la liberté du citoyen tel que nous l’apercevons dans le monde ancien, et il vivra sans le sacrifice du plus grand nombre d’hommes réduits à l’esclavage, sacrifice sans lequel les anciens états n’auraient pu subsister ; la liberté y sera fondée sur l’égalité de tous ceux qui ont une figure humaine. Cet état sera seulement représenté par les Allemands, qui depuis des siècles sont là pour ce noble but, et s’en approchent lentement. Oui, les Allemands sont les seuls ; l’humanité ne nous présente pas un autre peuple susceptible d’un semblable développement.

L’homme éclairé ne peut pas accorder que le peuple appelé à cette haute destinée ne soit qu’un appendice, et même un appendice inutile du premier peuple décrit. Il doit employer toutes ses forces, et même sacrifier sa vie pour s’opposer à ce qu’on le rabaisse ainsi.