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ensemble les liens de l’empire d’Allemagne. Cet empire a été reconnu aujourd’hui ce qu’il était déjà dans le fait, non un état, mais une confédération d’états. Les Allemands peuvent être considérés comme une race toujours semblable à elle-même dans une histoire négative, mais ils s’opposent à toute fusion dans l’unité, c’est-à-dire, à ne former qu’un peuple ; ce à quoi de savants publicistes ont voulu les pousser. Séparés plus tard par la diversité des confessions religieuses, ne formant jamais un ensemble dans leur opinion propre, les princes étaient tout au plus citoyens de l’état fédératif ; et combien encore une telle fédération est faible et divisée ! Toujours des Prussiens, toujours des Saxons, jamais des Allemands ! Cependant cette constitution de l’empire, les savants, les voyages des négociants et des ouvriers dans les pays de langue allemande, ont toujours contribué à maintenir cette idée de l’unité chez le peuple allemand, non comme pouvant être mise immédiatement en pratique, mais historiquement et comme un postulat général. D’après mon opinion, les Allemands sont appelés à représenter ce postulat de l’unité de l’empire, d’un état véritablement organique et homogène ; ils coïncident en cela avec les plans éternels du monde. Chez eux l’empire doit nécessairement résulter de la