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d’hommes se conçoit comme une unité, et s’élève à l’idée propre de peuple. C’est peut-être ici un résultat de la communauté des événements et des actions. En effet, si l’un souffre tous souffrent, ce qui atteint l’ensemble atteint chaque individu en particulier, parce qu’il appartient à cette masse d’hommes : le souverain et le sol sont communs, la guerre, la victoire et la défaite sont communes. C’est peut-être encore la simple idée d’unité, que les peuples voisins ont de cette masse d’hommes, qui la leur fait adopter aussi.


APPLICATION.

Chez les anciens peuples classiques nous voyons des colonies qui, sorties de peuples civilisés, cultivaient à leur tour et subjuguaient. Ces hommes étaient réunis par une fuite commune, par une culture commune ; le peuple était isolé du sol. Ici nous découvrons pour les Grecs et les Romains l’explication des mystères intimes de leur histoire : la perfection sublime de l’état, leur amour pour la liberté, sans aucune trace du droit des hommes, parce que leur état était purement factice, parce qu’il n’était point philosophique et ne résultait pas d’une idée.

Le monde moderne est le développement d’une