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avec le temps, n’est que le phénomène de cette vie élevée au dessus de tous les temps. Une certaine forme de cette vie peut avoir une fin, mais la vie elle-même, jamais.

3o La vie de l’individu ne peut être regardée comme un phénomène du temps, mais elle est éternelle comme la vie même. Celui qui vit véritablement pour un but éternel, celui-là, dis-je, ne peut jamais mourir : car la vie elle-même est immortelle.

Ainsi, sous ce point de vue, la vie temporelle et sa conservation ne peuvent jamais être un but ; la vie n’est qu’un moyen ; mais par le but qui lui est proposé, et comme phénomène de la vie même, elle est éternelle indépendamment du libre arbitre.

4o La qualité essentielle à la vie, si elle est un moyen pour atteindre un but, c’est d’être libre ; l’individu doit être absolument indépendant, et se déterminer de lui-même sans impulsion, sans contrainte extérieure. Cette liberté ne lui est pas simplement donnée comme l’éternité de la vie ; elle peut être détruite, et cela par la liberté des autres. La conservation de cette liberté est le but que chacun doit se proposer d’atteindre.

La question étant considérée sous ce point de vue, nous fixerons l’appréciation des biens dans