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faire avec mordacité, avec ironie, et en jetant un regard de pitié sur ceux qui n’ont pas encore pu s’élever à un tel degré de sagesse.




Voici quelles sont, en général, les conséquences de ce qui précède.

1o L’humanité se divise en deux classes principales : les propriétaires et les prolétaires. Les premiers ne sont pas l’état (ils sont avant l’état, indépendamment de lui), mais ils entretiennent l’état, comme on entretient un domestique, et dans le fait il est leur serviteur. Qui peut payer un domestique, ne sert pas ; par conséquent ceux qui arrivent au pouvoir public sont des prolétaires. Celui qui a des biens en propre ne sert pas ; c’est parce qu’il n’a rien, que le serviteur sert pour une solde (le soldat). Celui qui a un serviteur ne fait pas lui-même le service pour lequel il le paie. On en trouve un exemple dans l’exemption du service militaire.

2o Pourvu que les propriétaires soient protégés, il leur est entièrement indifférent qui les protège ; le seul but est de l’être à aussi bon marché que possible. L’état est un mal nécessaire, car il coûte de l’argent, et l’on doit rendre ce mal aussi petit que possible.