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tituteur chez un comte, à Varsovie, mais ses manières peu soumises déplurent à la comtesse. Il quitta bientôt cette ville et à son passage à Kœnigsberg fit la connaissance de Kant. Ce fut là qu’il écrivit l’ouvrage qui fit sa réputation[1] et pour lequel il eut beaucoup de peine à trouver un imprimeur.

En 1793 il revint à Zurich, où il épousa Mlle Kahn. Il fit à cette époque la connaissance de Baggesen, de Fernow et de Pestalozzi.

Pendant son séjour dans cette ville il termina un ouvrage destiné à rectifier les jugemens du public sur la révolution française. Il établit dans cet ouvrage (long-temps mis à l’index dans toute l’Allemagne) qu’il ne peut y avoir de constitution absolument invariable puisqu’il est impossible de réaliser actuellement la plus parfaite qu’on puisse imaginer ; les circonstances venant à changer, la constitution, pour demeurer bonne, doit subir des modifications, une réforme. « Introduire dans le contrat social la condition qu’il doit être immuable serait en contradiction manifeste avec l’esprit de l’humanité. Je promets : de ne rien changer à cette constitution et de n’y laisser faire aucun changement ; signifie : je promets de n’être point un homme et de ne pas

  1. Essai d’une critique de toute révélation