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La vie n’est point limitée, et la mort n’est point une preuve contre cette illimitation. Finies sont des choses qui se résolvent, pour m’exprimer ainsi, dans une autre chose comme dans un principe supérieur, ou mieux dit, qui ont leur véritable essence dans cette autre chose dans laquelle elles aboutissent, s’écoulent, finissent. L’enfant, par exemple, est un être limité, borné, parce que sa fin est en même temps sa véritable essence ; l’enfant finit dans l’homme d’un âge mûr, il s’accomplit par-là, il devient ce qu’il doit être ; il réalise son essence, le germe devient arbre. Il s’ensuit de là que la mort pour être la limite positive de la vie (dans le sens vulgaire du mot) aurait besoin d’être une réalité supérieure à la vie, une entité plus réelle que la réalité vitale même, une existence plus existante que l’existence. Or, la mort est une limite sans consistance, sans réalité, sans existence : la vie est donc sans fin réelle, vraiment infinie et indéfinie, car sa limite est zéro, est rien. Quand un objet a rien pour limite, on dit de plein droit qu’il est illimité. Un objet qui perd son existence dans sa limite, est infini ; absolument comme un objet qui cesse d’exister quand on le divise est un et indivisible, le corps organique ou vivant, par exemple.

Un objet qui a pour limite une négation vague, dépourvue de qualités, une négation donc qui en quelque sorte se nie elle-même, cela est plus qu’une simple affirmation particulière, c’est une réalité infinie, absolue, et non une réalité particulière. Si la vie n’était pas réalité pure et infinie, alors sa négation ne serait pas non plus négation pure et infinie ; en d’autres termes, la mort existerait quelque part et quelquefois dans l’espace et dans le temps, sous âne forme spéciale. L’existence et la non-existence ont nécessairement une seule et même mesure : de même la réalité et la non-réalité.

Et vcoittct remarquerque cette vie tout une et indivisible, bien qu’ette fasse sa plus parfaite manifestation dans le sentiment et dans

conscience,c’est-à-dire dans l’homme, commence déjt au règae vegétaL La vie de la plante, en effet, est déjt) infinie, car, bien que la ptante individuelle se fane et meure, on ne pourra point relever cette mort comme un signe bien caractéristique de la plante f’n dit peu ou rien par les mots Ce buisson de roses est p~risMbte. Mit’ux vaudrait, si l’on veut le préciser, d’en donner un description laborieuse, résultat d’études de toute sorte, ou une t~quissearvoib un objet qui finira un jour, c’est bien peu )i :)tiqu’ Dire

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