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V


Mais, à travers ces voix divines,
Quelles voix au timbre argentin,
Claires comme un son du matin,
Et vibrant tendres et câlines ?

Ah ! chers enfants, levez les yeux.
Voyez, dans un pli de verdure,
Ces mignons, dont chacun endure
Un chagrin, s’il en est aux Cieux.

Frais angelets nimbés de flammes,
Blottis genoux contre genoux,
Ils forment un groupe si doux
Dans ce doux nid des jeunes âmes !

Ce sont les êtres adorés
Que, pour précoces sentinelles,
Dieu prit aux ardeurs maternelles
Dans ses desseins impénétrés.

On pouvait les nommer chimères,
Ces blonds aimés si tôt partis.
Ne les plaignez point, chers petits ;
Mais plaignez fort leurs tristes mères !