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Qu’on juge de mon étonnement en même temps que de ma sympathie… Je venais de faire connaissance avec un nouveau Giotto !

Théodore Mintrop est né, le 17 avril 1814, d’une famille de paysans bavarois. Orphelin dès son enfance, il a travaillé à la charrue jusqu’à l’âge de trente ans. Le goût de l’art s’éveilla en lui pendant ses contemplations de la nature, et, sans guide ni maître, il faisait éclater une haute poésie dans les paysages qu’il reproduisait.

Découvert et recueilli par M. Ed. Geselchap, il est aujourd’hui l’un des plus étonnants et des plus délicieux dessinateurs de l’école de Dusseldorf.

Devant des circonstances pareilles, j’étais deux fois heureux, et c’est avec une véritable joie que je lui adressai mon poème.

Quelque temps après, je reçus, en réponse, une ravissante photographie du tableau, accompagnée de la lettre suivante, en allemand, et dont je donne une traduction littérale :

« Dusseldorf, 19 mai 1863.
Très-honoré monsieur Fertiault,

Avec le plus grand regret, je ne puis qu’aujourd’hui répondre à votre lettre amicale.

Je vous envoie, par la présente, ma reconnaissance la plus profonde, ainsi que ma surprise pour votre beau poème. Je me réjouis qu’un sentiment sympathique avec le mien ait lui si chaleureusement dans votre cœur.

Mon silence a été occasionné parce que je voulais vous envoyer un souvenir permanent de mon Arbre de Noël