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OTTOKAR, bas à Fatime.

Tu m’avais promis de te tenir ! si c’est là ce que tu appelles te tenir ?

SOLIMAN.

Tu les entends, Attalide… tu entends ma cour… ma cour se récrie !

FATIME.

J’ai peut-être été un peu loin ?

SOLIMAN.

Oui, mon enfant, un peu loin ! très-loin même ! (Sévèrement.) Et tel de mes prédécesseurs t’eût fait payer cher tant de franchise…

OTTOKAR.

… Et si peu de goût !

SOLIMAN.

… Et si peu de goût, aussi !… Parce que, sans avoir de grandes prétentions… mes succès dans le monde… Enfin ! quoi !… tu es la première femme qui m’ait parlé de la sorte !

FATIME.

C’est que j’ai le cœur sur la main, moi !

SOLIMAN, changeant de ton.

Et c’est ce qui me plaît en toi ! tu as le cœur sur la main !… Un bon petit cœur sur une jolie petite main… et j’aime ça… (À Ottokar.) Ta fille est charmante !… Et maintenant qu’on me laisse seul avec Attalide !

OTTOKAR.

Seul ! déjà ?

HUZKA.

Votre Hautesse oublie que l’étiquette…

OTTOKAR.

C’est juste, il y a l’étiquette !