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LA RUINE

des éléments les plus grossiers de l’Empire encore plus que par les invasions des Barbares vivant de l’autre côté du Rhin ou du Danube. Le niveau de la culture s’abaisse partout : en philosophie, en droit, en littérature ; parce que les nouveaux dominateurs la méprisent ou, plus simplement, l’ignorent.

Une culture raffinée chez les puissants de l’Empire n’est plus la règle, mais une heureuse exception. Et la décadence s’étend à toutes les industries et à tous les arts où la civilisation gréco-romaine avait tant excellé, et qui deviennent plus grossiers ou plus vulgaires : à la sculpture, à l’orfèvrerie, à l’architecture. Ce qui reste de richesse est gaspillé dans un luxe barbare, de mauvais goût, criard, lourd, heurté, bon pour éblouir les esprits communs, dans des plaisirs ou dans des fêtes violentes et désordonnées, dans des constructions gigantesques et inutiles, qui encombrent les quelques grandes villes encore florissantes au milieu de la