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DE LA CIVILISATION ANTIQUE

pas été tiré du néant, et qu’il n’était pas différent de son père, mais au contraire qu’il avait été engendré par lui « de l’essence du père », « vrai Dieu du vrai Dieu », et qu’il lui était consubstantiel.

Mais l’illusion d’avoir reconstitué ainsi l’unité morale de l’Empire dura peu. Ce qui à son sens politique de Romain semblait une folie furieuse, était quelque chose de si profond, que toute l’autorité de l’empereur serait impuissante contre cette prétendue folie. Condamné par le concile de Nicée, Arius était parti pour l’exil ; mais l’arianisme était diffus et puissant, avait des amis dévoués même à la cour, parmi lesquels Constance, la sœur de Constantin ; il ne renonça donc pas à la lutte. Profitant des erreurs des adversaires, adoucissant sa doctrine, Arius et ses partisans réussirent à regagner la faveur de Constantin, en le persuadant qu’une réconciliation était possible.