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DE LA CIVILISATION ANTIQUE

la divinité, parce que je sentais bien que, si j’avais pu rétablir l’accord sur ce point, comme c’était mon désir, la gestion des affaires publiques en aurait été facilitée. Mais, oh ! bonté divine, quelle nouveauté a frappé cruellement mes oreilles, même mon cœur ! J’apprends qu’il y a entre vous plus de dissensions qu’il n’y en avait autrefois en Afrique ! Pourtant il me semble que la cause est bien petite et tout à fait indigne de tant de contestations… Toi, Alexandre, tu as voulu savoir ce que tes prêtres pensaient sur un point de la loi ; même sur une partie seulement d’une question, tout à fait dépourvue d’importance ; et toi, Arius, si tu le pensais, tu devais te taire… Il ne fallait ni interroger ni répondre, puisque ce sont des problèmes qu’aucune nécessité n’impose de discuter, mais que l’oisiveté suggère, bons tout au plus à aiguiser les talents. Est-il juste que pour de vaines paroles, vous engagiez un combat de frères à frères ?… Ce sont des choses vulgaires, dignes d’enfants sans expérience et non de prêtres ou d’hommes sensés. Redonnez-moi donc, je vous prie, des jours tranquilles et des nuits sans inquiétude, de manière que je puisse aussi dans l’avenir jouir de la pure joie de vivre.

Le sens de la lettre est clair. Constantin, qui concevait la religion comme un instrument politique pour maintenir l’ordre dans l’État, considère la fureur