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LA RUINE

toutes à lui, indépendantes, et qu’aucun État ne pouvait modifier pour ses fins politiques. Constantin ne tarda pas à s’en apercevoir quand les hérésies, longtemps limitées par les persécutions, éclatèrent comme une force destructive de la paix et de l’ordre, aussitôt que le christianisme triompha avec son aide et son appui. Ce n’est pas exagéré de dire que Constantin, en cherchant à reconstituer l’unité de l’Empire avec l’aide du christianisme, y a introduit une nouvelle force dissolvante : les disputes théologiques. L’histoire de la grande hérésie arienne en est la preuve. Un prêtre d’Alexandrie, Arius, avait depuis quelque temps commencé à soutenir que le Christ, ou le Logos, pour employer le langage théologique, a été créé par Dieu du néant comme les autres créatures et non pas de la substance divine ; qu’il a été créé volontairement et non pas par nécessité ; et qu’il a été adopté comme fils en prévision de ses mérites, sans