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LA RUINE

Empire qui est moitié en Asie et moitié en Europe. Mais transporter la capitale de l’Empire sur le Bosphore, c’était déclarer que la tâche de Rome en Occident — la dernière grande œuvre de la civilisation ancienne — était terminée, et que des temps nouveaux commençaient.

Constantin n’eut guère plus de succès, soit dans ses tentatives pour assurer, avec le principe dynastique, l’unité et la continuité du suprême pouvoir, soit dans ses tentatives pour résoudre le problème du principe suprême d’autorité, qui avait tourmenté l’Empire depuis le temps d’Auguste. La dynastie, qu’il veut fonder, est tout de suite minée par les discordes, par les soupçons, par les jalousies : aux maux qui avaient jusqu’alors affligé l’Empire, succèdent les sanglantes et obscures tragédies dynastiques. C’est dans la famille du fondateur lui-même que commence la longue histoire des révolutions de palais, dont Constantinople sera le théâtre pour tant de siècles. Déjà,