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DE LA CIVILISATION ANTIQUE

de chaque province deux fonctionnaires avec leurs employés respectifs : le præses, ou gouverneur civil ; le dux, ou gouverneur militaire. Cette réforme avait certainement deux fins : d’une part, rendre plus difficiles, grâce à la division des pouvoirs, les pronunciamenti des légions dans les provinces et les continuelles proclamations de nouveaux empereurs, véritable fléau du troisième siècle ; d’autre part, remédier aux insuffisances de l’élément militaire, qui, recruté maintenant presque entièrement dans les provinces les moins civilisées, n’avait pas toujours les qualités nécessaires au gouvernement civil d’un empire qui, tout en décadence qu’il fût, n’en était pas moins héritier d’une grande culture. Mais en attendant, un autre principe vital de la civilisation antique, l’unité de toutes les fonctions publiques, se trouvait détruit. Il est à remarquer aussi que la division de l’autorité civile et de l’autorité militaire, qui nous semble un des progrès poli-