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DE LA CIVILISATION ANTIQUE

tions successives, ni de respecter encore certaines formes consacrées par la tradition. Mais quoi qu’il en soit, le Sénat, en tant que corps politique, est annulé. On peut écouter ses conseils ; mais on peut aussi refuser de les suivre. Il n’a plus de provinces à administrer, puisqu’elles sont passées sous la juridiction de l’empereur ; il est exclu de la direction politique et remplacé par le Consistorium principis, le corps nouveau qui examine, comme l’ancien Sénat, les questions de caractère législatif, et qui est formé de tous les grands fonctionnaires de l’État. Toute l’administration dépend donc maintenant de l’empereur et du Consistorium principis, qui en est comme la représentation suprême ; elle est formée par une bureaucratie recrutée sans considération de rang social, de descendance ou de nationalité, et dans laquelle tous les sujets de l’Empire, et bientôt les barbares eux-mêmes ne tarderont pas à être admis à égalité de conditions.