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LA RUINE

au principe dynastique le principe de la cooptation, on pouvait croire résolue la plus épineuse de toutes les questions qui concernaient l’autorité suprême, celle qui depuis près de trois siècles agitait l’Empire en vain : la question de la succession. À la mort d’un Auguste, son César devait prendre sa place et nommer à son tour un autre César, qu’il ferait entrer dans la famille divine des maîtres du monde.

Mais ce n’est pas seulement d’autorité que le pouvoir suprême avait besoin pour guérir les plaies de l’Empire ; il avait également besoin de force, c’est-à-dire d’organes habiles, sûrs, obéissants. Dioclétien tâcha d’infuser cette nouvelle force à l’Etat par la création d’un système bureaucratique complet, qui ne dépendît plus du Sénat, mais seulement et exclusivement de l’Empereur-Dieu, comme dans les monarchies asiatiques. Il ne négligea peut-être pas de notifier au Sénat son élection au trône et les élec-