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LA RUINE

se battre contre les Jazyges, ne voulait pas renoncer à la succession de son père. De part et d’autre, on se prépara pendant plusieurs mois au combat ; et, au printemps de l’année 285, les deux armées se rencontrèrent en Mœsie. Il semble que Dioclétien aurait eu le dessous, si la mort de Carin, tué par un de ses officiers, n’avait assuré son triomphe. Mais la nouvelle guerre civile avait provoqué une des crises ordinaires dans l’Empire. Les provinces, abandonnées à elles-mêmes pendant plusieurs mois, s’étaient mises à proclamer de nouveaux prétendants. Une terrible insurrection de paysans ruinés et de débiteurs insolvables, l’insurrection des Bagaudes, avait éclaté en Gaule. Aux frontières, les Barbares recommençaient à s’agiter et les pirates à troubler les côtes de la Gaule et de la Bretagne. Dioclétien comprit que la tâche était trop lourde pour un seul empereur ; et peu après son avènement, dès la seconde moitié de 285, sem-