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LA RUINE

qui employait un nombre toujours plus considérable d’agents, esclaves, travailleurs, colons, administrateurs.

Le christianisme était donc devenu à la fois une puissance spirituelle et temporelle. Mais il ne jouissait point, à la différence du mithraïsme, de la faveur impériale. S’il est exagéré de dire, comme prétendent certains historiens, que tous les empereurs du troisième siècle furent contraires aux chrétiens, il est certain que le christianisme eut à endurer pendant ce siècle de cruelles persécutions et qu’il fut toujours regardé par les pouvoirs publics, même dans les moments où les persécutions sanglantes étaient suspendues, avec une méfiance hostile, qui contraste avec la faveur accordée au mithraïsme. Quelle est la raison profonde de cette attitude qui a laissé des souvenirs si tragiques dans l’histoire de l’Église ? L’esprit même du christianisme.

Au point de vue de l’Empire et de ses