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Belle n’est point ma Silvie,
Et j’en ferai vanité :
Tendre et bien fidèle amie
Peut se passer de beauté.


MA SOIRÉE D’ÉTÉ.


Quand le soleil finit son tour,
Tranquille, assise au pied d’un hêtre,
Je jouis du plaisir champêtre
Que m’offre le déclin du jour.
Pour oublier sa lassitude,
Le moissonneur revient chantant ;
Exempt de soins, d’inquiétude,
Le laboureur en fait autant :
Le premier vante l’abondance
Des épis qu’il vient d’amasser ;
L’autre m’annonce l’espérance
Des sillons qu’il vient de tracer.
De la richesse de sa treille
Le vigneron est si joyeux,
Qu’il croit déjà dans la bouteille
Tenir ce jus délicieux.
Celle qui préside au laitage
Me promet, pour le point du jour,
De tout le pays d’alentour
Le plus appétissant fromage.
Dansant au son du chalumeau,
La bergère soigneuse et prompte
Ramène vers moi son troupeau,
En m’assurant qu’elle a son compte :